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Le dollar se redresse alors que les craintes d’inflation aux États-Unis prennent de l’ampleur

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18 novembre 2024

Written by
Enrique Diaz-Alvarez

Directeur des risques financiers

La semaine dernière, les échanges concernant Trump ont été marqués par des contrastes. Les anticipations liées à une politique inflationniste, ainsi qu’à une augmentation des taux de la Réserve fédérale, ont non seulement contribué à la baisse des bons du Trésor, mais ont également propulsé le dollar à la hausse.

T
outefois, les actions et, en réalité, la majorité des actifs à risque commencent enfin à ressentir les répercussions de l’augmentation des taux d’intérêt, entraînant une chute progressive tout au long de la semaine. Quasiment toutes les principales devises ont enregistré une perte face au dollar. Parmi elles, la livre sterling a été le principal perdant, subissant un coup dur suite à une croissance décevante au troisième trimestre. En revanche, les pesos mexicain et chilien ont affiché un léger rebond durant cette période.

Cette semaine sera particulièrement dense pour l’euro et la livre sterling, avec la publication prévue vendredi des indices PMI flash, qui évaluent l’activité économique pour novembre à l’échelle mondiale. Par ailleurs, l’inflation britannique d’octobre sera rendue publique mercredi. Aux États-Unis, l’agenda est moins chargé, et l’accent sera mis sur la réaction des marchés obligataires face aux discours agressifs tenus par la Réserve fédérale lors de la semaine précédente. En toile de fond, les marchés chercheront des précisions quant à l’étendue des futurs tarifs douaniers américains ainsi que des annonces relatives aux mesures de relance en Chine visant à atténuer leurs impacts.

EUR

Quant à l’euro, il demeure la cible des politiques monétaires de Trump, tandis que les taux d’intérêt américains continuent d’augmenter, accentuant ainsi la disparité avec ceux de la zone euro. La divergence entre les trajectoires projetées des taux d’intérêt des deux côtés de l’Atlantique devient de plus en plus évidente. Les marchés commencent à émettre des doutes quant à la volonté de la Réserve fédérale de réduire ses taux en décembre, tout en évaluant la possibilité d’une baisse de 50 points de base par la BCE lors de l’une de ses deux prochaines réunions. Actuellement, la monnaie unique semble avoir atteint une sorte de plancher autour du niveau de 1,05. La vente de l’euro face au dollar a été plutôt brutale, et les niveaux actuellement observés semblent déjà intégrer une forte divergence dans les performances économiques qui privilégient les États-Unis. Un indice PMI supérieur à 50, indiquant une poursuite de la croissance, même lente, de l’économie de la zone euro, pourrait renverser cette tendance et apporter, au minimum, un soutien temporaire à l’euro.

USD

S’agissant du dollar américain, la semaine dernière, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a clairement indiqué qu’une baisse des taux en décembre n’était pas une issue inéluctable, tout en suggérant que la portée et la durée du cycle actuel de baisse devraient être réévaluées. Les marchés ont rapidement pris en compte cette analyse, malgré le fait que la hausse des taux ait déjà été amorcée suite à un rapport sur l’inflation précédent, qui indiquait que l’indice de base progressait à un rythme annualisé de 3 à 4 % pour le troisième mois consécutif. Les marchés anticipent désormais une probabilité de 60 % d’une réduction en décembre. Ce scénario sera entièrement conditionné par les résultats du rapport sur l’inflation de l’IPC qui sera publié avant la réunion prévue le 18 décembre. Il est en tout état de cause difficile d’imaginer que la Réserve fédérale puisse ramener le taux significativement en dessous de 4 % dans ce contexte, compte tenu de l’impact inflationniste attendu des tarifs douaniers et des réductions d’impôts mises en place par Trump.

GBP

Concernant la livre sterling, celle-ci a enduré une semaine difficile, atteignant son plus bas niveau depuis quatre mois. La tendance générale à la baisse des devises européennes a eu un impact particulièrement sévère sur la livre, en grande partie à cause d’un rapport de PIB au troisième trimestre qui a révélé une croissance bien inférieure aux prévisions — environ la moitié de ce qui avait été anticipé — plaçant ainsi l’économie près d’un point de stagnation. Nous pensons que les marchés ont peut-être réagi de manière excessive aux nouvelles concernant le PIB, qui, en fin de compte, est un indicateur très rétroactif, et que l’économie présente des signes de bonne santé. De plus, les exportations de biens vers les États-Unis sont relativement limitées et il est probable que les droits de douane américains posent moins de problèmes qu’ils ne le feraient pour la zone euro. Quoi qu’il en soit, les résultats des indices PMI publiés vendredi revêtent une importance particulière à la suite des données décevantes sur la croissance de la semaine précédente.

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