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Des données américaines en berne, précurseur d’un fort ralentissement économique

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16 avril 2020

Written by
Enrique Díaz-Álvarez

Chief Risk Officer at Ebury. Committed to mitigating FX risk through tailored strategies, detailed market insight, and FXFC forecasting for Bloomberg.

Il ne fait désormais plus aucun doute que l’économie mondiale va être très fortement impactée par le COVID-19. Les dernières données économiques laissent présager que ce ralentissement sera sans précédent.

Les données en provenance des États-Unis hier et aujourd’hui sont catastrophiques. Les ventes au détail pour le mois de mars ont diminué de 8,7 % en glissement mensuel, soit la plus forte baisse jamais enregistrée. C’est un signe inquiétant étant donné que les mesures de confinements ont été prises de façon tardive, et l’Etat d’urgence n’a été mis en place qu’en milieu de mois. La production industrielle n’a pas non plus répondu aux attentes pessimistes des analystes. La production du secteur a chuté de 5,4 %, soit le pire mois depuis 1946 et le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le livre beige de la Réserve fédérale, qui rassemble des informations anecdotiques sur les conditions économiques actuelles, est également à lire avec sinistrose, soulignant que l’activité s’est fortement contractée et que les conditions vont s’aggraver dans les prochains mois.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage continuent de progresser (même si légèrement en dessous du consensus). Après 6,606 millions une semaine plus tôt, ce sont ainsi 5,245 millions de personnes qui ont fait une demande d’allocations chômage la semaine dernière. C’est une augmentation du nombre de chômeurs d’environ 3% de la population active, en seulement une semaine. Le taux de chômage devrait continuer à augmenter au cours des prochaines semaines. Il faut également noter l’incertitude concernant les prévisions avant les publications. Les estimations de Bloomberg oscillaient entre 1,4 et 8 millions.

Il aurait été impossible d’envisager un tel scénario il y a quelques mois, avec des chiffres économiques aussi désastreux. Toutefois, cette situation n’est guère surprenante, au vu des mesures drastiques et sans précédent mises en place à travers le monde au cours des dernières semaines. Avec des investisseurs déjà préparés au pire, le dollar a continué à se maintenir de manière imperturbable, allant même jusqu’à se reprendre brièvement dans la foulée de la publication des données – probablement en grande partie grâce au statut valeur refuge du billet vert. Les conditions économiques aux États-Unis sont, bien évidemment, terribles à l’heure actuelle. Pourtant, en raison du manque de données en provenance d’Europe avec lesquelles comparer, les investisseurs ne s’engagent pas à prendre des positions significatives dans un sens ou dans l’autre.

Une prolongation de trois semaines de la période de blocage au Royaume-Uni est attendue aujourd’hui

L’euro et la livre sterling ont tous deux terminé la journée d’hier à Londres avec une baisse d’environ un demi pour cent par rapport au dollar. Alors que les discussions se poursuivent sur la meilleure façon d’assouplir certaines des mesures de confinement dans de nombreux pays européens, les nouveaux chiffres quotidiens concernant le virus suggèrent qu’il y a lieu de rester prudent. Les nouveaux cas en Espagne, par exemple, le deuxième pays le plus touché au monde derrière les États-Unis, sont remontés à près de 6 600 mercredi – le plus grand nombre de cas enregistrés en onze jours.

Au Royaume-Uni, le nombre de nouveaux cas et même de décès semble plafonner, bien qu’il soit encore trop tôt pour juger si le pire du virus est effectivement derrière nous. Le ministre des affaires étrangères Dominic Raab dirigera une réunion d’urgence du comité Cobra plus tard dans la journée, en l’absence de Boris Johnson, la durée de la prolongation de la période de quarantaine étant une priorité. Une autre prolongation de trois semaines est largement attendue, ce qui serait logique étant donné que le Royaume-Uni semble actuellement avoir un retard d’environ deux semaines sur l’Italie et l’Espagne qui ont encore la plupart des mesures de verrouillage en place.

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