L’euro est tombé à son plus bas niveau en un mois par rapport au dollar américain jeudi après que la banque centrale européenne a laissé entendre que d’autres mesures de relance étaient en cours pour protéger l’économie de la zone euro.

Comme nous le pensions, la BCE a jeté les bases d’une augmentation de ses mesures de relance lors de sa prochaine réunion en décembre. Les nouveaux cas de contamination augmentent de manière significative sur le continent européen et la réimposition de mesures de confinement strictes est clairement une source de préoccupation pour les membres du conseil. Christine Lagarde a noté lors de sa conférence de presse que “la hausse des cas de covid-19 et le durcissement des mesures d’endiguement pèsent sur l’activité et constituent une nette détérioration des perspectives à court terme”. Elle n’a pas non plus exclu une autre contraction de la production en zone euro au quatrième trimestre.

Aucun changement de politique n’a été débattu par le conseil des gouverneurs lors de la réunion de cette semaine. Christine Lagarde a cependant déclaré que les membres avaient accepté de «prendre des mesures et de recalibrer la politique» lors de la prochaine réunion du 10 décembre, lorsque les projections économiques mises à jour seront disponibles. C’est un signal clair pour le marché qu’une augmentation du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) est au moins en cours. Une part croissante du marché pense qu’une baisse des taux d’intérêt pourrait être imminente, même si nous pensons que cela reste improbable pour le moment.

Le ton de la réunion d’hier de la BCE était clairement très conciliant. Le marché était loin d’être décontenancé par les commentaires de Lagarde, nous avons assisté à un léger mouvement de baisse de l’euro sous le niveau de 1,17 après la conférence de presse. Les investisseurs ayant rapidement réagit au possible assouplissement de la politique de la banque centrale en décembre.

L’économie américaine reprend vie avec une croissance record au 3ème trimestre

Le dollar a reçu un coup de pouce supplémentaire après les chiffres impressionnants du PIB américain d’hier. L’économie américaine a progressé à un taux annualisé de 33,1% au 3ème trimestre, l’activité ayant repris vie après la contraction record enregistrée au deuxième trimestre. Les investisseurs ont toutefois largement négligé la bonne surprise étant donné le décalage des données. Comme nous l’avons vu en Europe, il reste la possibilité d’un ralentissement brutal de la croissance américaine au quatrième trimestre. Il ne semble pas que de nouvelles mesures de confinement soient prévues dans l’immédiat aux États-Unis. Néanmoins les cas de contamination sont en hausse et atteignent de nouveaux records, il ne faudra peut-être pas attendre longtemps pour que des mesures supplémentaires soient mises en place au niveau des états.

Les données du PIB du troisième trimestre étant désormais passées, les investisseurs peuvent se concentrer sur l’élection présidentielle de mardi prochain. Joe Biden reste le grand favori, bien que Trump soit légèrement en avance dans les sondages en Floride ces derniers jours. L’institut de sondage FiveThirtyEight donne désormais au candidat démocrate 89% de chances de victoire. Les marchés se méfient des sondages après les élections de 2016, nous nous attendons à une forte volatilité dans les jours précédant le vote, les investisseurs s’inquiètent toujours de la possibilité d’une élection contestée.