Cette semaine a été extrêmement mouvementée sur le marché des changes, les élections américaines, les réunions de la Banque d’Angleterre et de la Réserve fédérale ayant créé un environnement volatil sur les marchés.

Les marchés attendent toujours la confirmation du résultat final de l’élection présidentielle américaine, même s’il semble que Joe Biden en ait fait assez pour obtenir les clés de la Maison Blanche. Certains états n’ont pas encore terminé le dépouillement, les candidats sont proches en Géorgie (un état incontournable pour Trump), Biden est légèrement en tête en Arizona et au Nevada et il comble l’écart en Pennsylvanie. La plupart des votes par correspondance qui n’ont pas encore été comptés devraient être pour les démocrates, les marchés semblent suffisamment confiant sur une victoire de Biden. Les cotes des bookmakers donnent désormais à Biden environ 90% de chances de victoire.

Trump a, bien sûr, continué à alléguer des fraudes et contestera certainement le vote, ce qui pourrait prolonger le processus électoral de quelques semaines. Si Biden devait prendre la Pennsylvanie et/ou la Géorgie, tout en se maintenant dans les états où il est déjà en avance, les investisseurs pourraient largement ignorer le procès de Trump car la différence serait trop grande pour être contestée. Le marché des changes a réagi comme si une victoire de Biden était une chose presque sûre, le dollar américain se vende fortement contre toutes les devises et les actifs à risque affichent des gains solides.

L’EUR/USD est remonté au-dessus du niveau de 1,18 pour la première fois depuis plusieurs semaines. Les principales devises à risque comme les dollars australien et néo-zélandais ont progressé de 2 à 3%. Les devises des marchés émergents ont également fortement augmenté, en particulier celles qui sont les plus touchées par les politiques protectionnistes de Trump. Nous pensons que de nouveaux gains pour ces devises pourraient être envisagés si une victoire de Biden était confirmée aujourd’hui, bien que la perspective d’une contestation judiciaire prolongée présente en quelque sorte un risque de baisse.

La BoE augmente son programme de QE de 150 milliards de livres sterling

L’annonce de la Banque d’Angleterre jeudi matin est passée quelque peu sous les radars en raison des élections américaines. La Banque d’Angleterre a intensifié jeudi son programme d’assouplissement quantitatif de 150 milliards de livres sterling, affirmant qu’elle était prête à injecter encore plus de stimulus dans l’économie britannique. Avec le durcissement des restrictions à travers le Royaume-Uni, une action supplémentaire de la banque centrale était inévitable lors de la réunion de cette semaine. Les marchés anticipaient une expansion du QE de plus de 100 milliards de livres sterling et les communications de la banque étaient également sans surprise. Le gouverneur Andrew Bailey a promis que la banque centrale ferait «tout ce que nous pouvons» pour soutenir l’économie. Les prévisions du PIB ont été révisées nettement à la baisse, avec une contraction anticipée de 2% pour le quatrième trimestre, alors que la banque anticipait précédemment une expansion de 4%.

La réaction du marché a été d’envoyer la livre plus haut. Alors que l’expansion du QE plus importante que prévu est un signal négatif de la livre sterling, les investisseurs ont été encouragés par le manque apparent d’appétit de la banque pour de nouvelles baisses de taux d’intérêt. Les communications de la BoE ont également très peu évoqué les taux négatifs, ce qui nous laisse penser que la banque n’est pas pressée de commencer à baisser les taux en dessous de zéro à court terme. L’annonce d’hier selon laquelle le programme de soutien à l’économie du gouvernement britannique sera prolongé jusqu’en mars, l’absence de précipitation pour les taux négatifs et à la probabilité croissante d’un Brexit “avec accord », ont été les moteurs de l’optimisme sur la livre sterling.

Aucun changement du FOMC, le marché attend la publication du rapport sur les emplois non-agricoles

La réunion du FOMC d’hier soir n’a rien livré de particulièrement intéressant, comme nous l’anticipions. Les taux d’intérêt et le QE n’ont pas été modifiés et il y a eu très peu de changement dans la communication de la banque. Le président du FOMC, Jerome Powell, a cependant déclaré que le rythme de la reprise économique américaine avait ralenti et qu’un soutien budgétaire et monétaire supplémentaire serait nécessaire.

Les marchés continueront aujourd’hui à se concentrer sur l’élection, avec six “swing states” qui n’ont pas encore donné leurs résultats. Les résultats pourraient bien apparaître plus tard dans la journée, mais c’est loin d’être une certitude. À part cela, il y a la petite incertitude concernant le rapport de cet après-midi sur les emplois non agricoles aux États-Unis. On s’attend à ce que la croissance de l’emploi ait ralenti le mois dernier, bien que certains économistes envisagent un ralentissement du chômage et une augmentation de la croissance des salaires. Nous pensons que la volatilité entourant la publication du rapport sur les emplois devrait être limitée en raison de l’incertitude concernant les résultats des élections.